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considérations intéressantes sur la self-défense
Il est évident qu’une agression physique est bien plus complexe qu’un simple coup de poing ou qu’un coup de couteau.

De par sa nature, son issue ne peut jamais être garantie, en raison des nombreux facteurs qui influencent le début, le déroulement et la fin de la confrontation. Ces facteurs sont d’ordre technique, environnemental, physiologique, psychologique, culturel, social, etc.

Que vous ne pratiquiez aucun art martial ou que vous soyez un expert avec 15 ans d’expérience en tant que portier de boîte de nuit ou comme garde du corps professionnel, un combat restera toujours imprévisible. Il n’existe pas de moyen miraculeux pour s’entraîner et se préparer à une agression. Le choix de la pratique d’un art martial s’impose néanmoins comme moyen idéal. Cependant, la sélection du type de style de combat n’est pas aisée. Si votre motivation principale est l’apprentissage d’une méthode, d’un style ou d’un système de combat directement utilisable pour survivre à une agression de rue, vous devrez réfléchir et analyser objectivement ses apports concrets pour les pratiquants.

Il n’est pas très utile de comparer les styles de combat existants car le choix d’un art martial est étroitement lié, non seulement à vos attentes, mais dans une mesure non négligeable à vos capacités physiques, psychologiques et à votre caractère. Certains arts martiaux sont réalistes, mais « durs ». Ils exigent une très bonne condition physique ou de la force et leurs pratiquants sont spécialement formés pour encaisser des coups, grâce à des exercices de renforcement ou de désensibilisation. Si vous n’êtes pas prêt(e) à endurer ce type d’entraînement (plutôt réservé aux personnes entre 18 et 35 ans), l’art martial perdra toute son efficacité.

Un autre point à considérer est le travail de toutes les distances de combat. Si les pratiquants n’apprennent à combattre que dans une ou deux distances, il est presque certain qu’ils ne seront pas formés de manière complète pour une self-défense réaliste. Cela est surtout vrai si la distance rapprochée n’est pas privilégiée à l’entraînement et si l’éventualité du combat au sol est totalement ignorée. Un dernier point est la mise en contexte des techniques de combat et de self-défense. Si l’instructeur n’explique pas à ses élèves l’utilité pratique et les situations probables d’utilisation des techniques, ceux-ci ne pourront pas se défendre efficacement.

Actuellement, il existe encore beaucoup trop peu d’arts martiaux qui, comme le Wing Tsun, enseignent les rituels et les phases d’agression et qui replacent les techniques de défense dans un contexte social et réaliste. Dans la plupart des arts martiaux, seules les techniques d’attaques et de défenses proprement dites: défense contre coup de poing, contre coup de pied, etc. sont enseignées. Les pratiquants de ces styles sont incapables de voir venir ou se préparer une agression en rue. Ils ont été conditionnés à ne réagir que lorsqu’une frappe est donnée. Dans la réalité, l’agresseur se sera rapproché d’eux et les aura tellement trompé, distrait, intimidé (effet du stress) qu’ils n’auront presque aucune chance de réagir efficacement s’ils commencent leur défense seulement une fois que l’attaque physique a déjà commencé. Cette dernière considération est encore plus importante que celle relative aux techniques de combat elles-mêmes: travail irréaliste des blocages et défense-contre-attaque en deux temps. En effet, même des techniques difficiles à placer ou assez peu efficaces pourraient être utilisées avec un certain succès si le pratiquant avait au moins détecté la situation d’agression à temps et avant l’attaque physique elle-même. La pratique d’un sport de combat ou d’un art martial orienté vers la pratique sportive des combats (la compétition) apporte aux pratiquants des bénéfices intéressants. En effet, les élèves améliorent au cours et lors des compétitions leur mental, leur confiance en eux, ainsi que leur condition physique. Ils développent aussi leur endurance et renforcent très souvent leur résistance à la douleur et aux coups. Cependant, un point très important mérite d’être souligné. Pour des raisons évidentes de sécurité et pour préserver l’intégrité physique des sportifs, le répertoire technique de tels arts martiaux ou sports de combat est systématiquement amputé. Un certain nombre de techniques très efficaces en self-défense ne sont pas (assez) travaillées au cours. Les élèves sont conditionnés à n’utiliser que les techniques autorisées lors des compétitions. S’ils sont soucieux d’apprendre à se défendre en rue, ils devront compléter leur entraînement en dehors des cours de sport de combat.

Le Wing Tsun, quant à lui, est un art martial qui comporte dans son enseignement toutes les qualités nécessaires à la formation de pratiquants efficaces en self-défense. Les pratiquants ne sont pas formés pour la compétition, mais pour le combat réel. Parmi les éléments enseignés, on peut citer l’entraînement dans toutes les distances de combat, l’apprentissage des phases et des rituels d’agression avec les stratégies de défense appropriées (pas uniquement le combat physique) et les techniques de combat réalistes (sans interdits), rapides, efficaces et n’exigeant que peu de force physique. Lorsque vous visitez un cours d’art martiaux, n’hésitez pas à dialoguer avec l’instructeur et également avec les élèves, si possible. Posez-leur les questions nécessaires pour vous faire une idée du contenu, de la rigueur et de l’ambiance du cours. Mais n’oubliez pas deux choses. La première est qu’un instructeur, peu importe son grade, n’est qu’un représentant parmi d’autres de son art martial. Il est normal que chaque instructeur adapte le contenu de son cours en fonction de ses propres attentes et de ses exigences. Certains seront plus intéressés par le renforcement du mental et du physique, d’autre par la self-défense pure, d’autres encore par la culture et la philosophie véhiculées par leur art de combat.

Ne jugez pas trop vite un style de combat dans son ensemble après avoir vu un ou deux de ses représentants. Le deuxième point très important, surtout si vous recherchez un cours qui vous préparera efficacement à la self-défense réaliste, est de prendre comme exemple aussi, et surtout, les élèves. Enseigner est un art en soi qui exige de nombreuses qualités et compétences. Souvent, un instructeur peut être un excellent combattant, mais se révéler incapable de transmettre ses compétences à ses élèves. Ici encore, le niveau des élèves dépendra dans une large mesure des ambitions et des attentes de l’instructeur lui-même et de la manière dont il organise ses cours. Certains instructeurs n’acceptent que des élèves qui ont déjà un bon physique et des acquis en arts martiaux. D’autres, au contraire, accueillent volontiers des débutants sans condition physique, car leur but est surtout d’aider ces personnes à acquérir les techniques et les réflexes corrects pour réagir en cas d’agression. C’est le cas dans les cours de Wing Tsun. La plupart du temps, l’instructeur est alors conscient que beaucoup de ses élèves n’atteindront probablement jamais son propre niveau d’efficacité en combat. Cet état de fait est à relativiser, si on le compare à la satisfaction de voir des personnes qui ont, après un certain de temps, appris à se défendre, en sachant qu’avant de pratiquer l’art martial en question, elles n’avaient pratiquement aucune chance de s’en sortir en cas d’agression. Beaucoup de gens pensent qu’il suffit d’un bon livre, d’une série de cassettes vidéos ou de DVD pour apprendre les techniques et les stratégies de la self-défense. Les supports didactiques qui traitent des agressions et des arts martiaux ne manquent pas. L’Internet regorge de sites parfois spécialisés dans la sécurité, les arts martiaux ou la prévention des agressions. Il ne faut jamais considérer ces sources d’apprentissage, aussi riches et complètes soient-elles, comme susceptibles de remplacer un instructeur qualifié. Tout au plus, ces « cours » d’arts martiaux ou de self-défense n’ont comme but que de promouvoir tel style de combat ou tel grand maître. Il s’agit plus de publicité, de présentation d’un système de combat et d’informations générales que d’un cours à part entière. Jamais aucuns de ces DVD ou de ces vidéos ne permettront à une personne de corriger ses erreurs techniques, ses positions, ses déplacements, etc. Seul un instructeur en chair et en os se tenant à côté de l’élève peut apporter l’enseignement nécessaire à sa progression. Cela est particulièrement vrai en Wing Tsun, où les réactions de sensations ne peuvent se travailler qu’avec un partenaire compétent et doivent être corrigées de manière concrète. Vous n’arriverez jamais à apprendre un art martial en singeant les mouvements vus sur un écran !

Une autre erreur courante est de croire que les films d’arts martiaux présentent des techniques réalistes et utilisables pour la self-défense. En réalité, ces techniques sont chorégraphiées de manière très précise pour avoir un maximum d’impact visuel et ne sont que très rarement réalistes. La fonction des films d’arts martiaux est de divertir un public très large, comprenant non seulement des pratiquants, mais aussi des personnes qui n’ont aucune connaissances ni compétences dans le domaine du combat. Les protagonistes ne se touchent pas lors des combats et sont d’ailleurs doublés par des cascadeurs quand les scènes sont trop acrobatiques. Même un expert en arts martiaux qui tourne un film fera de nombreux compromis au niveau technique. Par exemple, un expert de kung-fu utilisera des techniques de boxe anglaise parce qu’elles « passent mieux » à l’écran. Le plus souvent, les mouvements sont effectués à vitesse moyenne. Le cadrage, le changement d’angle et le montage (ainsi que les bruitages exagérés des coups) feront le reste pour donner l’illusion de l’efficacité dévastatrice des techniques de combat. Les techniques qui ont le meilleur effet pour le téléspectateur sont les attaques et les parades acrobatiques et les coups de pieds hauts, c'est-à-dire des techniques peu recommandables en matière de self-défense réaliste.

David Sauer


Responsable de ceci : dirkdiggler, le Mercredi 4 Août 2004, 15:52 dans la rubrique "paroles".